vendredi 22 janvier 2010

Le Proteus brisant la glace

Edouard Charton
Le tour du monde, nouveau journal des voyages
Paris : Hachette, 1886.
Lyon 1, Musée d'anatomie

Sur cette image nous voyons un navire briser la glace. Ce n’est pas du tout anecdotique. Le grand problème des explorateurs était d’approcher au plus près du pôle nord pour ensuite n’avoir plus une distance trop importante à traverser pour parvenir au pôle magnétique. Or pour cela les bateaux devaient pénétrer la banquise et se frayer un chemin entre les blocs de glace qui s’en étaient détachés. Cela étant quasiment impossible, il leur est venu l’idée de se laisser piéger dans la banquise et d’être transporté par celle-ci. Mais la pression des glaces est telle qu’elle pouvait briser la coque des navires. Or de la solidité du navire dépend toute la réussite de l’expédition : possibilité d’atteindre le pôle, mais aussi et surtout sécurité de l’équipage.

En effet, les navires sont la station d’hivernage des équipages qui y vivent, s’y protègent des conditions extrêmes... Nansen, faisant la synthèse de toutes ces conditions nécessaires à la réussite de son entreprise, a demandé à l’armateur Colin Archer de lui construire un navire capable de se laisser piéger et porter par les glaces sans se briser. Fut donc construit le Fram. Celui-ci, plus petit et plus large que les navires de l’époque, subissait une pression moindre sur sa coque et repoussait plus facilement la glace. De plus, un taille-mer fut posé à l’avant de la coque ; le navire peut ainsi se frayer un chemin à travers les glaces et ensuite s’y laisser prendre. Certes Nansen ne parvint pas au pôle magnétique, mais il réussit cependant à s’en approcher assez près sans perdre aucun membre de son équipage, permettant ainsi la collecte de nouvelles données zoologiques, météorologiques, géographiques...sur l’Arctique et ouvrant ainsi la voie à la génération d’explorateurs qui réussirent à atteindre le pôle magnétique.

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