vendredi 22 janvier 2010

L'Astrolabe

Felix-Achille Saint-Aulaire
La corvette L'Astrolable en danger de se perdre sur les rochers de l'ile de Leighs, nouvelle Irlande
Paris : Tastu, 1833.
Lyon 1, Musée d'antomie

Le financement des expéditions était un vrai problème pour les explorateurs. Le navire et sa construction ou son adaptation prenaient la majeure partie du financement. En effet, ces navires étaient à la fois le moyen de transport vers les pôles, l’outil d’approche du pôle magnétique (par leur capacité à se frayer un chemin dans les glaces) et enfin le lieu de vie de l’équipage pendant le transport et pendant l’hivernage le temps des mesures et de la collecte des données. Même s’il était courant de repartir avec un navire ayant déjà accompli des voyages et explorations (le Fram repartit avec Sverdrup, la Coquille avec Dumont d’Urville sous le nom de l’Astrolabe…) ces navires devaient être adaptés aux conditions des voyages dans les eaux polaires et le financement nécessaire restait important.

Le financement venait souvent des gouvernements qui y voyaient la possibilité de conquérir de nouveaux territoires, de gagner des routes maritimes et de faire progresser la science au nom du pays. Mais tous les projets ne recevaient pas l’appui du gouvernement, soit l’intérêt scientifique d’une expédition ne cadrait pas avec les intérêts territoriaux et commerciaux du gouvernement, soit le projet ne recevait pas le soutien des scientifiques renommés. Ainsi, Osborn par exemple se vit refuser un financement car il s’opposait à l’idée de Petermann d’une mer arctique libre de glace. Petermann était suffisamment reconnu pour que sa théorie soit soutenue (toute fausse qu’elle s’avéra être).

Les explorations étaient ainsi en compétition depuis le financement (frais de navire, d’équipage, de matériel) jusqu’au but à atteindre (pôle magnétique pour les uns, passage Nord-Ouest pour d’autres, résultats scientifiques pour les derniers). Des financeurs privés ont permis à certains projets de se réaliser, et c’est alors à l’énergie du commandant à lever des fonds que l’exploration était due (ce fut le cas des expéditions d’Admunsen). Aujourd’hui encore le financement est difficile pour l’entretien des navires qui transportent le personnel et le ravitaillement vers les stations. L’Astrolabe actuel, brise-glaces desservant la station française Dumont d’Urville, vient d’être racheté à la France par l’Australie.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire